Hello les Cosméteux-se-s,
Vous avez dû le remarquer : depuis quelques temps les marques cosmétiques mettent en avant l'argument "vegan". Même Garnier s'y met avec son Fructis Hair Food!
"Vegan" est LE nouvel argument marketing à la mode.
Mais savez-vous ce que signifie cette appellation? Et, après le greenwashing, est-ce encore une nouvelle stratégie pour nous embobiner? Ou au contraire devons-nous nous en réjouir?
Focus sur les tests cosmétiques sur animaux
Officiellement depuis le 21 septembre 2016, les tests sur animaux sont interdits, sur les ingrédients ET les produits finis cosmétiques, pour tous les produits cosmétiques vendus en Europe.
Sauf que :
-Des dérogations existent pour des ingrédients cosmétiques chimiques qui sont fabriqués à plus d’une tonne par an.
- Des dérogations existent pour les ingrédients pour lesquels il n'existe toujours pas de méthodes alternatives de tests.
-Les tests sur animaux sont autorisés pour les ingrédients cosmétiques aussi utilisés dans d'autres secteurs comme la pharmaceutique et l'agrochimie
-Toute entreprise européenne peut aller faire ses tests sur animaux hors UE dans un pays où ils sont encore autorisés.
- Pour l'exportation, certains pays hors UE exigent des tests sur animaux, c'est le cas notamment de la Chine.
Le marché cosmétique n'est donc pas près de, ni prêt à, ficher la paix aux animaux. Et les tests réalisés ne sont pas aussi mignons que sur la photo...
Focus sur les ingrédients cosmétiques d'origine animale
Pensiez -vous vraiment qu'à l'instar du gras de baleine, les ingrédients cosmétiques d'origine animale dataient d'une autre époque?
Voici de quoi vous détromper : une liste (non exhaustive) des ingrédients cosmétiques issus des animaux, et ce n'est pas toujours franchement ragoûtant...
Les produits de la ruche : la cire d’abeille (INCI : cera alba), la propolis (INCI : propolis), le miel (INCI : honey), la gelée royale (INCI : royal jelly).
Les laits et dérivés comme le lait d'ânesse et l’acide lactique (INCI : lactic acid)
Le squalane (INCI : squalane, squalene, pentahydroxysqualene, squali lecur oil), substance présente en grande quantité dans le foie de requin. Près de trois millions de requins sont tués chaque année pour répondre spécifiquement à la demande internationale en squalane.
La lanoline (INCI : lanolin, -lanolate, lanolinamide) : sébum de mouton
La glycérine (INCI : glycerin), elle peut provenir de graisses naturelles animales
Le carmin (CI 75470), utilisé dans les produits de maquillage (rouge à lèvres, fard à joues) ou en alimentaire, issu de la cochenille (insecte)
La bave d’escargot (INCI : Snail Secretion Filtrate)
Le collagène (INCI : collagen, hydrolyzed collagen, connective tissue extract, sus (skin) extract, scillii pellis extract), protéine extraite des carcasses d’animaux d’abattoir (porcs principalement) ou des peaux de poissons lorsqu’il s’agit de « collagène marin»
L’élastine (INCI : elastin, elastinate, hydrolyzed elastin), notamment extraite des tendons du cou des bovins (en provenance d’abattoir, là aussi) ou de carcasses de poissons pour la version marine
La kératine (INCI : keratin, -hydrolyzed keratin), issue des plumes de volailles d’élevage ou de rebuts de laine de mouton, ou de la peau des animaux, pour la version marine.
La guanine (INCI : CI 75170), utilisée pour apporter le fameux côté nacré du maquillage, elle est issue des écailles de poisson traitées chimiquement
Les graisses de bœuf et de porc (INCI boeuf : adeps bovis, tallow / INCI porc : adeps suillis, lard), jadis largement utilisées dans les savons, elles sont désormais remplacées par des huiles ou beurres végétaux. Par contre, on les retrouves dans les cosmétiques sous forme de dérivés transformés, plus ou moins détectables ( INCI : tallow, -tallowate- dirallowate, tallowamide, lard, -lardate)
L’allantoïne (INCI : allantoin), peut provenir du mucus de gastéropodes de type bave d’escargot
Les huiles et extraits de poisson (INCI : fish oil, fish glycerides, piscum lecur oil (huile de foie de poissons), gadi iecur oil et morrhuate (huile de foie de morue), brevoortia oil (huile de menhaden), hoplosthetus (huile de poisson empereur), thunnus extract (extrait de thon), pisces extract, piscum (extraits de les poissons « en vrac »))
Les parfums d’origine animale, mais ils n’apparaissent pas dans l’INCI: musc, civette, castoréum, ambre gris. Le musc provient des glandes abdominales du chevrotain porte-musc d’Asie centrale désormais protégé car considéré comme menacé d’extinction. La civette est sécrétée par l’animal du même nom, un mammifère carnivore d’origine africaine (curetage). Le castoreum est une sécrétion glandulaire du castor (En résinoïde ou en absolue). L’ambre gris provient de l’intestin de certaines espèces de cachalot.
L’encre de seiche (INCI : sepia extract )
De la pertinence des labels
On comprend alors qu'entre les exceptions à la règle de l'interdiction des tests sur animaux et les nombreux ingrédients cosmétiques d'origine animale, l'argument vegan soit mis en avant par les marques pour amener à elles les défenseurs de la cause animale de plus en plus nombreux, ou du moins de plus en plus informés et bruyants.
Mais estampiller simplement un produit "vegan" ne garantit rien au consommateur. L'ère du veganwashing vient de commencer! Méfiance donc...
Suivant la définition du terme, un cosmétique vegan est un produit de beauté formulé sans aucun ingrédient issu d’animaux EN PLUS de l'absence de tests sur les animaux.
Dans le cas de Fructis, il est précisé seulement l'absence d'ingrédients d'origine animale...pour ce qui est des tests, on ne sait pas.
C'est pourquoi, les labels vont pouvoir nous aider à y voir plus clair.
Qui dit vegan dit naturel?
Que non!
Attention à ne pas confondre Vegan, Bio et Cruelty Free, ces 3 termes englobent des notions différentes.
Un cosmétique "vegan" n’est pas forcément bio
Un cosmétique "bio" peut contenir des matières issues de l’animal, les labels de cosmétique bio l'autorisent
Un cosmétique labellisé vegan est logiquement cruelty free
Mais un produit de beauté cruelty free n’est pas forcément vegan
En conclusion
Vous l'aurez compris, un cosmétique vegan n'est pas nécessairement plus sain, plus clean ou plus green.
Il garantit seulement qu'aucun animal n'a été exploité, et cela dit, c'est déjà pas mal.
Pour aller plus loin et être sûr-e d'acheter un produit cosmétique 0%d e culpabilité, le mieux est d'aller vers le double label bio et vegan...ou de fabriquer ses propres cosmétiques à partir d'ingrédients végétaux non testés.
Aujourd’hui, il existe de plus en plus de « substituts végétaux » aux ingrédients d’origine animale, ces derniers ne sont donc franchement pas indispensables.
Ensuite? Et bien c'est à chacun(e) d’appréhender la cosmétique et de consommer selon sa vision des choses…
Peace & Love mes Beauties
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